Damien Saez – Apocalypse : avis d'un album fleuve et 92 000 écoutes en 24h

Vendredi 28 mars 2025, Damien Saez a dévoilé APOCALYPSE, un projet aussi dense que déroutant : 28 titres répartis sur 5 disques, pour une durée totale de plus de 3 heures. Un projet fleuve, comme lui seul en a le secret, qui affiche 92 516 écoutes en 24 heures sur Spotify.

Un chiffre modeste, surtout si on le compare à d'autres artistes majeurs de la scène française :

• Vald avec son album Pandemonium, sorti le même jour, a atteint 4,2 millions d’écoutes sur la même période.

• Ben Mazué, avec Famille, cumule 13,7 millions d'écoutes sur son premier mois.

Mais Saez ne joue pas dans la même cour. Pas de promo, pas de clip, pas de single calibré. APOCALYPSE s'adresse avant tout à un public fidèle, qui accepte de se plonger dans une œuvre complexe, à contre-courant des tendances actuelles.
 

Un album fleuve, une atmosphère unique

Avec des morceaux qui flirtent parfois avec les 13 minutes, des interludes parlés, des instrumentations épurées ou lyriques, APOCALYPSE est un album qui prend son temps, qui exige de l'attention et de la patience. Il réunit les thèmes chers à Saez : colère sociale, amours perdues, errance, lucioles dans la nuit désespérée.

On note aussi la forte présence d’Ana Moreau, présente sur plus de la moitié des titres. Sa voix offre un contrepoint plus doux, plus mystique parfois, à l'écorchure brute de Saez.

Le morceau le plus écouté en 24h ? Apocalypse Baby, avec 10 850 écoutes, soit près de 12 % du total. Une porte d’entrée idéale dans l’album.
 

Mon ressenti personnel
(après quelques écoutes rapides)

Saez, ça va, ça vient. Mais jamais je ne retrouve complètement ce souffle unique du tryptique Varsovie – L’Alhambra – Paris ou de Messina. Il y a toujours, de temps à autre, une chanson qui tape juste. Mais j’ai de plus en plus de mal avec ses morceaux coup-de-poing. Non pas qu’ils soient mauvais, loin de là… c’est juste qu’ils me semblent répétitifs, déjà entendus. Ouf ce long album est + poétique que colérique.

Cela dit, je suis toujours content d’en découvrir un nouveau — ici, Anticommunautaire fait le taf : un bon défouloir d’idées, comme Saez sait les balancer.

L’album Apocalypse est très dense, il va falloir du temps pour vraiment l’absorber. J’ai été particulièrement touché par les chansons tournant autour de sa meuf — ça m’a rappelé Ma gonzesse de Renaud. Il y a là une fragilité qui me parle.

Le Chanteur Démodé m’a fait sourire. Il m’a renvoyé à mes années Saez, à ces moments de vie qu’il a accompagnés. Nostalgie douce-amère.

Saez m’énerve. Parce que je l’aime. Mais la sauce ne prend plus à 100 % chez moi, malgré tous mes efforts. Et pourtant, je continue. Parce que le paysage musical français serait bien fade sans lui. On a besoin de lui. C’est notre ours préféré, avec ses grognements, ses fulgurances, ses contradictions.

Les morceaux qui ont fait mouche dès la première écoute :

• Oppression

• Venise

• Anticommunautaire

• Nana

• Chanteur Démodé

• Ma Meuf à Moi

• Si tu t’en vas (Je suis le seul à entendre la chanson "on va s'aimer" de Michel Sardou ? ahah)

Il y en a sûrement d’autres… mais j’ai déjà oublié lesquelles (mon cerveau ne fait pas encore le lien entre les titres et ce qu'il a entendu) . Ce ressenti est amené à évoluer avec le temps, les réécoutes et les moments de vie. C’est peut-être ça, aussi, écouter Saez : une relation longue, tumultueuse, pleine de doutes… mais jamais anodine.

POUR ALLER PLUS LOIN

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