Le 28 mars 2025, un séisme de magnitude 7,7 a frappé le centre de la Birmanie, avec un épicentre proche de Sar Yay, à environ 1 250 km de Bangkok. Pourtant, la capitale thaïlandaise a été violemment secouée : un immeuble de 30 étages en construction s’est effondré, piégeant plusieurs dizaines d’ouvriers.
➡️ Cet événement, bien que lointain, rappelle à quel point les effets d’un tremblement de terre peuvent dépasser largement la zone de l’épicentre. Plusieurs facteurs l’expliquent : la profondeur peu importante du séisme (10 km), la puissance exceptionnelle de la secousse, mais aussi la nature du sol à Bangkok, réputé meuble, qui amplifie les vibrations sismiques.
Cette secousse lointaine mais destructrice soulève une question cruciale : et si un séisme, même modéré, frappait la région de Nice ou du sud-est de la France, sur un sol urbanisé et fragile, serions-nous prêts ? L’exemple de Bangkok montre que la distance ne protège pas nécessairement, et qu’un manque de préparation peut transformer un choc en catastrophe.
Le sud-est de la France connaît régulièrement des séismes et des tsunamis. Si ces phénomènes sont moins médiatisés que dans d’autres régions du monde, ils existent bel et bien et méritent une attention particulière. Quels sont les grands événements passés, et que peut-on attendre à l'avenir ?
18 mars 2025 : Séisme de magnitude 4,1 ressenti sur toute la Côte d'Azur, sans dégâts majeurs.
11 novembre 2019 : Séisme du Teil (magnitude 5,4), provoquant des fissures sur des bâtiments et d’importants dégâts en Drôme-Ardèche.
7 avril 2014 : Séisme de magnitude 5,2 dans les Alpes-de-Haute-Provence, perçu dans toute la région.
25 février 2001 : Séisme de magnitude 4,6 au large de Nice, ressenti par près de 2 millions de personnes.
16 octobre 1979 : Tsunami causé par un glissement sous-marin à Nice, ayant entraîné 11 morts.
23 février 1887 : « Séisme de la Riviera », accompagné d’un tsunami en Méditerranée.
Ces événements montrent que, bien que les séismes soient moins fréquents que dans des zones comme la Californie ou le Japon, ils se produisent régulièrement dans la région.
L’UNESCO estime qu’un tsunami d’au moins un mètre a 100 % de chances de survenir en Méditerranée dans les 30 prochaines années. Cette probabilité s’appuie sur l’analyse des séismes sous-marins et des glissements de terrain qui peuvent générer des vagues destructrices. Contrairement aux océans où les tsunamis sont souvent causés par de puissants séismes sous-marins, en Méditerranée, ils peuvent aussi résulter d’éboulements sous-marins, notamment au large des côtes françaises et italiennes.
Quant aux séismes, ils restent fréquents en raison des nombreuses failles actives dans la région. En cas de tsunami, le délai d’alerte serait très court, car la Méditerranée est une mer fermée : les vagues pourraient atteindre les côtes en quelques minutes à une heure maximum.
Le sud-est n’est pas la seule région concernée par l’activité sismique. D’autres zones du territoire français sont également à risque :
Les Pyrénées : La collision entre la plaque ibérique et la plaque eurasienne provoque des séismes fréquents.
Le massif alpin : Comme dans le sud-est, la tectonique alpine génère régulièrement des secousses.
L’Alsace et le fossé rhénan : Située sur une zone de rift, l’Alsace connaît des séismes occasionnels, comme celui de magnitude 4,9 en 2003.
L’ouest de la France (Vendée, Charente-Maritime) : Des failles anciennes peuvent encore produire des séismes modérés, comme celui de La Rochelle en 1972 (magnitude 5,7).
Même si ces zones sont moins actives que des régions comme la Turquie ou la Californie, il est essentiel de ne pas négliger ces risques.
Le sud-est de la France est une région touristique et densément peuplée. Pourtant, les risques sismiques et tsunamis y sont souvent minimisés. Plusieurs raisons expliquent cette sous-estimation :
La rareté des événements : Comme les grands séismes ne se produisent que tous les quelques décennies, les habitants et les autorités ont tendance à les oublier.
L’absence de catastrophe récente majeure : Contrairement à d’autres régions du monde, le sud-est n’a pas connu de séisme dévastateur dans l’histoire récente.
Le manque de culture du risque : En France, peu de personnes sont formées aux réflexes à adopter en cas de séisme ou de tsunami.
Pendant la secousse : Se protéger sous une table solide ou dans l’encadrement d’une porte.
Éviter les fenêtres et objets lourds susceptibles de tomber.
Ne pas utiliser l’ascenseur et ne pas fuir précipitamment à l’extérieur.
Après la secousse : Quitter prudemment le bâtiment et se diriger vers un espace dégagé.
Des Plans de Prévention des Risques (PPR) existent en France, mais leur mise en application est inégale. Le renforcement des infrastructures et la sensibilisation du public restent des priorités pour mieux faire face à ces risques.
Même si les séismes et tsunamis sont rares en France, ils ne sont pas impossibles. Être informé et connaître les bons réflexes peut faire toute la différence. Se préparer, c’est se protéger !