Depuis ses débuts, Vald cultive un style à part : absurde, provocateur, cérébral, parfois même carrément perché. Mais derrière cette image de trublion du rap, on sent une vraie quête de reconnaissance. Pas juste celle de son public fidèle – qui le suit depuis longtemps – mais celle du "grand public", de la place dans le panthéon du rap français.
Et cette envie-là, il ne la cache plus. Dans l'interview Le Code, il avoue avoir conçu son prochain album, Pandemonium, comme un projet ultime, fait pour "mettre tout le monde d'accord". Un coup de force artistique. Un tournant.
Ce contexte rend d’autant plus intéressant de regarder la réalité des chiffres. Est-ce que Vald est perçu comme un des poids lourds du game ? Est-ce que le public le suit comme un Orelsan, un SCH, un Damso ? C’est ce qu’on va voir.
Quand on observe les données Google Trends en France depuis 2004, plusieurs choses sautent aux yeux :
Vald connaît des pics très nets, souvent liés à des sorties d'albums majeures (Agartha en 2017, Ce monde est cruel en 2019, V en 2022). Ces pics montrent un intérêt ponctuel fort, mais entre les sorties, la courbe redescend.
Comparé à Orelsan, l’écart est énorme. Orelsan maintient un niveau d’intérêt très élevé, avec des pics monstrueux à chaque projet. Sa notoriété dépasse largement le cercle du rap. Vald reste plus fluctuant, plus underground dans l'image.
Face à SCH, la bataille est plus équilibrée. Sur certaines périodes, Vald domine, notamment autour de Ce monde est cruel. Mais SCH bénéficie d’une image plus régulière, aidée par des projets collectifs comme 13’Organisé ou son rôle dans le média.
Contre Damso, c’est serré sur certains pics, mais la moyenne penche plutôt du côté du rappeur belge, surtout entre 2017 et 2021. Vald n’a pas encore atteint cette constance.
👉 Ce qu’on peut dire, c’est que Vald est visible, mais pas au sommet. Il fait partie des têtes d’affiche, mais il ne domine pas. Et ça semble le travailler.
L’album sort demain, le 28 mars 2025. Tout est fait pour en faire un événement. Teasers léchés, communication bien rodée, posture d’artiste incompris qui revient pour tout fracasser. Vald sait y faire.
Mais ce qui rend l'attente particulière, c’est qu’on sent une volonté de validation plus large. Dans Le Code, il ne tourne pas autour du pot : il veut marquer l’histoire, frapper un grand coup, faire un album qui "met tout le monde d’accord". Et ce genre de déclaration, ce n’est pas juste du storytelling : c’est une prise de risque.
Ce qui est sûr, c’est que le public est en alerte. La courbe Google Trends remonte depuis quelques semaines. Si l’album est à la hauteur des ambitions affichées, Pandemonium pourrait être un tournant décisif dans sa carrière.
Pourquoi Vald a-t-il voulu faire Pandemonium ?
→ Parce qu’il en avait marre d’être sous-estimé. Dans Le Code, il dit clairement qu’il a fait cet album pour faire consensus global et que tout le monde se dise "cet album est vraiment bon"
Est-ce qu’il est aussi populaire qu’Orelsan ?
→ Non. Les données Google Trends le montrent : Orelsan le dépasse largement en notoriété publique.
Et face à SCH ou Damso ?
→ C’est plus serré. Vald rivalise parfois, mais manque de constance sur la durée.
Une anecdote bonus ?
→ Il adore le film Le Grand Bain. Peut-être parce que c’est l’histoire d’un groupe de mecs qui cherchent à retrouver un sens à leur vie... en faisant de la natation synchronisée. Qui a dit que Vald manquait d’autodérision ?
Rendez-vous dans quelques jours pour voir si Pandemonium a vraiment mis tout le monde d’accord. Ou si Vald reste ce génie pas tout à fait reconnu, mais profondément libre.