Depuis quelques mois, on voit passer des images incroyables sur internet. Des visages bouleversants, des scènes spectaculaires, des instants qui semblent arrachés au réel… sauf qu’ils ne le sont pas.
Ce qu’on regarde, ce qu’on partage, ce qui nous touche parfois profondément… est peut-être entièrement généré par une intelligence artificielle.
Et la question devient urgente :
👉 Pourquoi cette image m’interpelle ?
👉 Est-ce que ce que je vois est vrai ?
👉 Et qu’est-ce que ça dit de nous, de notre lien au monde, de notre besoin d’émotion, de vérité ?
L’IA ne se contente plus de nous aider à corriger des fautes ou générer des mails. Elle fabrique des visages, des corps, des expressions, des atmosphères. Elle sait nous émouvoir.
Elle joue avec nos codes culturels, nos failles humaines, nos croyances, nos espoirs.
Et nous ? On gobe. Parce que c’est beau. Parce que ça fait peur. Parce que ça frappe.
Mais ce monde qu’on regarde se brouille. On ne sait plus distinguer ce qui a été vécu de ce qui a été produit. Et ça, c’est vertigineux.
Il ne s’agit pas de devenir cynique ou complotiste. Mais de développer un réflexe simple :
prendre du recul.
Avant de liker, partager, s’indigner ou s’émerveiller… on peut ralentir. On peut observer.
Et se poser cette question essentielle :
👉 Est-ce que cette image pourrait être fausse ?
On n’a pas été éduqués à douter des images. Mais il va falloir apprendre.
Voici quelques réflexes à cultiver :
L’IA vise l’émotion. Respirer, c’est déjà reprendre le contrôle.
C’est souvent l’émotion brute qui brouille notre jugement.
Pas de contexte ? Pas de photographe ? Pas de date ? C’est suspect.
Mains bizarres, visages trop parfaits, objets flous... L’IA a encore des ratés.
Recherche inversée d’image, détecteurs IA... on a des outils à disposition. Autant les utiliser.
Le doute partagé, c’est déjà une forme de résistance.
Et si cette surabondance d’illusions nous poussait à revenir vers l’essentiel ?
À chercher des choses qu’aucune IA ne peut simuler : un regard sincère, un contact, une présence.
Peut-être qu’on va se mettre à valoriser davantage la proximité, les discussions, les expériences réelles, les moments partagés, imparfaits mais vrais.
Peut-être qu’à force d’être bombardés de contenus “parfaits”, on va finir par chercher à nouveau la rugosité du réel.
On peut admirer la puissance des intelligences artificielles.
On peut s’en servir. Moi-même, j’écris cet article avec l’aide d’une IA.
Mais il faut garder la conscience éveillée.
Rien ne remplacera le doute sain, la curiosité, l’humain.
Ce monde qui vient peut fasciner, mais il peut aussi nous avaler.
Et dans ce monde flou, notre lucidité devient un acte de résistance.
PS : TOUTES les photos de cet article sont générées par SORA