Depuis plusieurs années, la France est marquée par une recrudescence de périodes de sécheresse, tant par leur fréquence que par leur intensité. En analysant les données de précipitations sur plusieurs décennies, on observe des phases à la fois longues et pauvres en pluie, qui se rapprochent des records historiques.
Dans cet article, nous définissons une période de sécheresse comme une phase consécutive de plusieurs semaines où le cumul de précipitations est très en dessous des normales saisonnières. Pour être significative, la durée doit dépasser 15 jours, et le cumul rester sous un certain seuil (généralement < 1 mm/jour).
Entre le 1er juin et le 18 juin 2025, seulement 7 mm de pluie ont été enregistrés en moyenne sur la France, alors que la médiane sur cette même période est de 46 mm. Cela correspond à un déficit de 85 %, ce qui classe déjà 2025 parmi les débuts d'été les plus secs.
Si aucune pluie significative n’est enregistrée d’ici le 2 juillet, on pourrait atteindre des niveaux comparables aux épisodes majeurs de sécheresse, comme ceux de 1976, 2003 ou 2022.
Médiane 1er juin – 15 juillet : 91 mm
2025 (en cours) : 7 mm (au 18 juin)
Pour atteindre cette médiane, il faudrait qu’il pleuve 84 mm en 27 jours, soit plus de 3 mm/jour : un scénario peu probable compte tenu des tendances météo.
Heureusement, la France disposait d’une légère avance hydrique avant ce début d’été :
1er septembre 2024 – 1er juin 2025 : 688 mm de pluie cumulée
Médiane sur cette même période : 657 mm
Soit un excédent de 31 mm, qui permet de limiter temporairement les conséquences.
Voici les 5 périodes les plus longues avec un cumul inférieur à 1 mm/jour :
24 fév – 25 avril 1997 : 61 jours, 30 mm (0,49 mm/j)
1er fév – 1er avril 2012 : 60 jours, 38 mm (0,63 mm/j)
10 janv – 10 mars 2022 : 59 jours, 42 mm (0,71 mm/j)
3 avril – 29 mai 2011 : 57 jours, 37 mm (0,65 mm/j)
20 janv – 6 mars 2023 : 45 jours, 14 mm (0,31 mm/j)
La période actuelle en 2025 pourrait bientôt rejoindre ce classement si la sécheresse persiste.
La multiplication des sécheresses longues, parfois invisibles à l’œil nu car à basse intensité, marque un changement de régime climatique. En croisant ces données avec les médianes de chaque mois, il est possible de mieux comprendre l’évolution des cycles de l’eau en France.
Cet article continuera à évoluer au fil des semaines